Je suis malouine
Comme vous le savez tous, j'ai traversé une mauvaise passe. A force de travail avec mon médecin traitant et ma psy, j'arrive à savoir pourquoi et à avancer. Plusieurs facteurs ont déclenché mon petit burn out...
En août, je me suis mariée, ce qui n'est pas un scoop non plus. Certains diront que ça ne change rien mais pour moi c'est important. Pour la première fois de ma vie, je me sens en sécurité. Mon mari est une personne calme, apaisante et rassurante. Il m'apporte de la sérénité et calme mes angoisses.
Le lendemain du mariage, nous sommes partis à St Malo. Endroit où j'ai passé une partie de mon enfance. J'en suis partie à 13 ans et n'y était que très peu revenue. Une fois au décès de mon père et une autre fois pour vider et vendre la maison. Pendant 32 ans, mon cerveau, n'a pas voulu se souvenir de cette partie de mon enfance qui s'est soldé par un divorce. Je sais bien que j'ai vécu près de St Malo mais j'ai oublié beaucoup de choses. En venant, en août dernier et en allant voir mon cousin, et parce que je me sens enfin en sécurité, beaucoup de choses désagréables sont revenues et j'ai très mal dormi cette semaine là. En même temps, j'ai retrouvé une part de moi-même. Quelque chose qui me manquait sans que j'en ai conscience...
J'ai donc abordé la rentrée, un peu fragilisée. Surtout que j'ai beucoup pensé à une phrase que mon cousin a dit à propos de mon père. Dans le même temps, j'ai fait mon premier double niveau, ce qui m'a demandé beaucoup de travail et j'étais fatiguée car je suis souvent restée à l'école jusque 20 heures.
Début octobre, j'ai dû changer de traitement pour la thyroïde. Vous avez tous entendu parler du scandale du Levothyrox. Mon taux de tsh a été multiplié par 300 en 6 semaines ce qui met KO.
Et juste le vendredi des vacances, mon crétin de directeur qui insinue que je n'ai pas fait mon boulot et qui me menace de faire venir l'inspectrice.
Vous secouez bien tout ça et vous obtenez un burn out, un vase qui déborde.
Avec la psy, j'ai réussi à comprendre pourquoi j'ai si mal pris la réflexion injustifiée du directeur. Il représente une figure paternelle par son rôle de directeur et je cherche son approbation parce que je cherche celle de mon père. (d'ailleurs écrire mon père et un énorme progrès que je réalise dans cette note). Depuis, que j'ai compris ça, je le fuis comme la peste et me fiche bien de ce qu'il pense. Il est toujours pénible mais ça me touche beaucoup moins.
Ma thyroïde se stabilise et je vais mieux, les douleurs que j'avais s'estompent et le mal de tête que j'ai eu pendant 6 mois est parti. Ce qui soulage grandement.
Cette semaine, nous sommes de retour à St Malo et c'est comme si, je fermais une boucle. Je discutais avec un malouin et je me suis surprise à dire que j'étais de la région. C'est nouveau, parce qu'avant j'aurais dit que j'étais parisienne. Je suis parisienne dans l'âme, j'aime profondément cette ville au point de pleurer en voyant Notre Dame en fumée, mais je suis aussi Malouine. St Malo, sa plage, son climat, ses galettes saucisses, ses craquelins et tous ses délices au beurre, au caramal beurre salé font partis intégrantes de moi.
Alors oui, je suis parisienne mais mes racines profondes sont malouines et c'est comme si j'avais retrouvé une partie de moi, comme si j'étais enfin entière.
PS: un jour, quand j'aurais la force, je raconterai mon enfance parce que je sais que ça me fera du bien.