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Les tribulations de Lana
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Les tribulations de Lana
6 février 2014

Instit un métier multiple* première partie

   * titre inspiré d'une série de dessins de Jack Kock de Danger école et image du même auteur

                                                                  1970

 

      Je n'avais pas l'intention de rester si longtemps sans faire de note mais je suis assez fatiguée entre une Chipoune qui s'endort tard depuis ce satané changement d'heure (bien que j'avoue que ça s'améliore progressivement) et une classe de *%%%$$$¨¨¨¨££££, un virus qui m'a attaqué le week-end avant dernier (je sais ça ne se dit pas mais bon ça vous situe le week-end et ce crétin de directeur qui fait suer mais suer (voir les archives)... Bref le soir, je rentre, je m'occupe des enfants, des corrections et je me vide la tête avec de jeux qui occupent ou des trucs à la TV qui ne mobilisent pas trop les neurones qui refusent de faire le moindre effort passé une certaine heure. Mercredi dernier, je suis allée chez un osteo (celle que je vois d'habitude est en vacances) et à la fin de la séance il m'a dit " Il faut extérioriser la colère que vous gardez... Mais qu'est-ce qui vous met autant en colère ?" 

        Ce qui me met un colère, c'est ce "Cher" directeur et ma classe d'agités, ceci dit quand ce n'est pas les enfants ce sont les parents. Ces derniers temps j'ai beaucoup pensé à Milky ou à ma collègue du blog Demain sans doute et parfois j'aimerais bien raconter des anecdotes mignonnes comme Mimi je Rêve... Non je ne vous mets pas un lien tous les blogs de mes collègues mais il se trouve que j'ai beaucoup pensé à elles ces derniers temps. A tous ces collègues de plus en plus nombreuses (j'utilise le féminin non pas par erreur mais parce que nous sommes en majorité des femmes) qui en ont marre de ce boulot, qui envisagent de faire autre chose ou carrément de démissionner.

        J'aime mon métier, j'aime être en classe avec les enfants, savoir que je leur apporte quelque chose, savoir que je leur apprend quelque chose. Petite précision, je travaille dans un quartier privilégié, c'est loin d'être un quartier pourri et les prix des loyers sont exorbitants au point où un salaire d'instit ne permet pas de se loger dans ce quartier... De quoi je me plains me direz vous ? Déjà qui dit quartier privilégié, dit parents chiants (attention une minorité heureusement) qui n'hésitent pas à écrire au directeur (le plus inofensif, quoique) à l'inspectrice au mieux, voir à l'inspecteur d'académie ou même carrément au ministre (véridique parce qu'on a eu un retour en plus). Bref, pour la moindre anicroche, une lettre de plainte est écrite... Moi j'ose être malade environ dix jours par an. Je ne vous dit pas quelle mauvaise instit je suis. Ne parlons même pas de mon congé maternité, ça ça vaut lynchage. C'est simple, je ne suis jamais là. Cette année j'ai été absente quinze jours, personne ne s'est demandé si c'était grave, par contre les courriers ont fusé. Le plus risible c'est qu'on m'a reproché de donner des bonbons aux enfants en récompense (un tous les 15 jours je crois) parce que vous comprenez carries blablabla... obésité blalblabla et d'avoir osé mettre une cassette vidéo un soir où tout le monde avait fini ses devoirs, appris ses leçons etc en récompense. La Tv c'est le mal et blablabla. Mais personne n'a parlé de travail style retard en français ou maths. Le pompon en la matière c'est celle qu'a reçu le directeur vendredi dernier et qui est adressée aux assoc de parents d'élèves, au maire, au député, à l'inspectrice et au parisien (oui oui le journal)... La lettre ne parle pas de moi mais comme dit ma voisine et amie, moi je vais avoir le droit à un bouquin en trois tomes. Le sujet de la lettre ? Le fait que les élèves qui restent à l'étude mangent leur goûter dans la cour. Non mais vous ne vous rendez pas compte sa fille doit manger son goûter près des poubelles (enfin si sa fille est assez cruche pour ne pas s'éloigner de la poubelle alors que la cour est grande...). Elle va alerter l'hygiène et les services vétérinaires et blablabla. En plus, on est des monstres parce qu'on les laisse dehors par 6°, parfaitement. Ben quoi, 6° ce n'est pas froid, on ne les rentre qu'à zéro d'abord... Et puis la météo n'arrête pas de dire que l'hiver est doux... Non seulement on est des monstres mais en plus des monstres feignasses parce que les enfants pourraient manger leur goûter dans la cantine si on daignait laver les tables....

        Ce matin, j'étais à l'école pour travailler et j'ai vu la mère de l'élève que j'ai punie hier débarquer. Je sais que vous êtes là le mercredi. Pour travailler tranquille pas pour recevoir les enquiquineurs mais ça, ça ne lui viendrait pas à l'idée... Sympa d'être prise en flagrant délit de café et croissant !!! 

      C'est le genre de parents qui ne vous mettent pas du tout la pression, certains sont capables de déposer des mains courantes contre des enfants si leur enfant revient avec un bobo. Bref, ils sont prompts à écrire pour le moindre battement de cils de travers et c'est très pénible à gérer parce qu'on doit sans arrêt être sur le qui vive et faire attention à tout des fois que par notre faute leur chéri ne puisse pas faire polytechnique !!! Essayez donc de travailler sereinement avec tout ça !!! Après, il ne faut pas s'étonner que plus personne ne veuille prendre leur enfant. Remaquez il y a aussi ceux qui ne veulent plus de vous parce que blablabla commesi ils étaient nos employeurs et particulièrement ceux qui ont plusieurs enfants et qui au fil des enfants essaient toutes les maîtresses parce que c'est bien les maîtresses le problème puisqu'elles ne comprennent pas leur pôvre chéri !!!

 

Je m'aperçois que ça va être assez long alors je le fais en deux épisodes d'autant plus que ma fille n'arrête pas de me dire "allez maman debout, maman debout" Le toit de la maison des "bils" est à réparer et le bain est à prendre

 

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Commentaires
O
Difficile de lever la tête du guidon dans notre métier.
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M
... Et une fois qu'on a mis un pied dehors, je ne te raconte l'envie qu'on a de sortir le deuxième !
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P
Ouch! Ne te laisse pas gâcher le plaisir d'enseigne ne à cause de quelques parents crétins! Je ne suis que la prof de français, matière loin d'être essentielle pour les parents, surtout en primaire (en Angleterre, bien sur), c'est plus facile pour moi de ne pas me laisser démoraliser mais tiens le coup!
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S
Attention au burn-out effectivement ...
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E
j'entends aux info que demain c'est la fête de ta pitchounette! Alors : Bonne Fête à APPOLINE!!!!!!
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